L’effet multiplicateur local, c’est la capacité d’un territoire à faire circuler en son sein les richesses produites localement. Celui-ci est calculé à partir de différents indices tels que : où sont achetées les matières premières d’une entreprise, à qui sont vendus les produits réalisés par l’entreprise ou encore où sont dépensés les salaires reçus par les salariés de l’entreprise.
Ainsi, sur la base de 100€ dégagés, quelle somme est dépensée localement sur une période de 2 à 3 ans maximum. Cette étude de « l’effet multiplicateur local » réalisée via un outil du Cabinet Utopies, LOCAL SHIFT®, montre deux choses :
- ce que les activités locales injectent localement (achats, fiscalité, salaires).
- ce que le territoire est capable d’offrir en opportunités d’achat local tant pour les entreprises que pour les ménages.
L’étude a été menée sur les 400 premières aires urbaines de France (celle ayant plus de 10 000 habitants) sur la base de 380 multiplicateurs locaux. Nous retrouvons parmi les meilleures positions du top 10 de ce classement, les plus grosses villes de France :
La capitale parisienne est première de ce classement avec l’effet multiplicateur le plus élevé puisque pour 100€ de production initiale, 73,70€ ont re-circulé dans l’économie locale. Cette somme est répartie comme suit :
- 33,70€ ont circulé dans la chaîne des fournisseurs locaux
- 32,90€ ont été dépensés localement via les dépenses des ménages suite au versement de leurs salaires
- 7,10€ ont été dépensés localement via les dépenses publiques, elles-mêmes financées par les impôts et taxes locales
Donc, si l’on se réfère au classement, la taille de la ville est un facteur prépondérant pour aspirer l’activité économique et contenir les différentes des dépenses des ménages ou des entreprises.
Nous pouvons également retenir les performances de la métropole nantaise qui a produit sur la période de l’étude 55 milliards d’euros de richesse, ce qui a généré 29 milliards d’euros de retombée économique sur le territoire soit 53% des richesses produites.
Selon une étude de 2017, la région des Pays de la Loire, dans laquelle se trouve la métropole de Nantes, compte 1,5 millions d’emploi pour 3,7 millions d’habitants. La région compte 133 000 entreprises pour un PIB (Produit Intérieur Brut) de 107 milliards d’euros par an. Dans cette région, le département de la Loire-Atlantique, c’est :
- 574 000 personnes actives
- 1,3 millions d’habitant (soit 36% de la population de la région)
Donc, pour favoriser l’économie et la consommation locale d’un territoire, selon l’effet multiplicateur local de l’étude du Cabinet Utopies, il faut :
- une grosse métropole avec de nombreux services et entreprises qui permettent de consommer et acheter local
- des entreprises qui soient des locomotives économiques pour le territoire
- un tissus économique diversifié pour multiplier les échanges locaux
Pour les plus petites communes aux services moins nombreux, l’étude observe que les économies très locales avec des entreprises qui se fournissent dans les environs permettent d’augmenter le multiplicateur local.
Ce qui confirme l’observation d’Arnaud Florentin, économiste et directeur associé du Cabinet Utopies, pour conclure : « Certains développeurs économiques le savent, l’attractivité ne suffit pas, encore faut-il favoriser des entreprises servant l’économie locale. C’est ce que nous appelons des entreprises pollinisatrices : il vaut mieux par exemple implanter des dizaines de PME qu’un gros centre logistique« .
Sources :
www.utopies.com/publications/effet-multiplicateur-local/
m.paysdelaloire.cci.fr/sites/default/files/ccipdl_chiffres_cles_livret_full_cci_0.pdf
www.lesechos.fr/2016/09/le-palmares-des-territoires-champions-de-leconomie-locale-217471